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parvint à informer le gouvernement de Pondichéry du commencement des hostilités entre la France et l’Angleterre.

Étranger jusqu’alors aux commotions politiques de la métropole, il en reçut le contre-coup en l’an II, à l’Ile-de-France, où il était en relâche avec sa frégate. La Société populaire le fit arrêter et le traduisit’en jugement. Son innocence ayant été reconnue, la faveur revint aussi rapidement qu’était arrivée la disgrâce ; nommé commandant de l’artillerie volante, il fut attaché au gouverneur de la colonie comme aide-de-camp maritime. Le contre-amiral Sercey, qui arrivait d’Europe en l’an IV, apportait à Magon sa nomination de capitaine de vaisseau, en date du Î2 pluviôse an III. Dans ce moment, il était à la tête de toutes les forces navales de l’Inde ; il remit ce commandement au contre-amiral qui le fit reconnaître comme commandant en second. Le 23 fructidor, la division française eut, avec les vaisseaux anglais l’Arrogant et le Victorieux, un engagement auquel Magon prit une part glorieuse ; il commandait alors la Prudente.

Après diverses autres missions dans les iners de l’Inde, il reçut l’ordre d’escorter en Europe deux vaisseaux de la compagnie des Philippines, richement chargés. Le consul d’Espagne lui offrit, au nom de la compagnie, une magnifique armure, en reconnaissance des services qu’il avait rendus. Cependant, son pays le traitait moins favorablement. A son arrivée à Paris, il apprit sa destitution ; on l’avait, en son absence, accusé de participation au renvoi des agents Baco et Burnel, embarqués de vive force par les ordres de l’assemblée coloniale de l’Ile-de-France. L’amiral Bruix obtint sa réintégration, et quelques mois après, il fut élevé au grade de chef de division. Employé d’abord à Paris à la réorganisation de la marine, puis à l’inspection

des ports, il fut rendu, en l’an IX, au service actif, premièrement à bord du vaisseau l’Océan, ensuite à bord du Mont-Blanc, qui faisait partie de l’armée navale ’ destinée, sous les ordres de l’amiral Villaret, à l’expédition de Saint-Domingue.

Chargé, avec quatre vaisseaux et deux frégates, de réduire le fort Dauphin, Magon s’en empara avec tant de rapidité et de succès, que le général en chef Le-clerc lui conféra immédiatement le grade de contre-amiral. « Cette nomination, disait l’amiral Villuret dans son rapport, lui a été décernée par le vœu unanime de l’armée, et je ne doute pas que le gou-nement ne la confirme : » elle le fut, en effet, au mois de ventôse an X.

En l’an XII, l’amiral Bruix appela Magon à Boulogne, et lui confia le commandement de l’aile droite de la flottille. Les 19 frimaire et 25 prairial de la même année, il avait été nommé membre et commandeur de la Légion-d’Honneur.

L’année suivante, il alla avec sa division, composée des vaisseaux l’Algésiras et l’Achille, et de la frégate la Didon, rallier aux Antilles l’armée navale aux ordres de l’amiral Villeneuve.

Le 29 vendémiaire an XIII, il était avec lui à Trafalgar. Son pavillon flottait sur l’Algésiras ; il commandait la 2edivision du corps de réserve sous les ordres de l’amiral Gravina. Engagé avec le vaisseau anglais le Tonnant, de 80 canons, Magon fut tout d’abord grièvement blessé au bras et à la cuisse. Cependant, ilconti-nuait à faire bravement son devoir. Un biscaïen le’ frappa à la tête et le tua. C’était son douzième combat : il était âgé de 42 ans.

MAISON (NICOLAS-JOSEPH)

maréchal de France, né à Épinay, le 19 décembre 1770, s’enrôla comme volontaire le 22 juillet 1792, fut capitaine dix jours après, et se signala à la bataille de Jetnmapes.