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M. de Lusignan portait un des plus beaux noms historiques de la France : il était aussi par les femmes le dernier descendant du maréchal de Xain-trailles, dont il possédait encore le château.

MACDONALD (ÉTIENNE-JACOUES-JOSEPH-ALEXANDRE)

duc de Tarente, naquit à Sancerfe, département du Cher, le 17 novembre 1765, d’une famille écossaise venue en France à la suite des Stuarls. Il entra, en 1783, comme lieutenant dans le régiment de Dillon ; cadet dans le 87e infanterie en 1787. A Jemmapes, il fut fait colonel de l’ancien régiment de Picardie ; puis bientôt après général de brigade.

Ce fut lui qui, en 1795, ouvrit, sous Pichegru, la campagne contre la Hollande, en passant le Vahal sur la glace sous le feu des batteries hollandaises, et en s’emparant des vaisseaux ennemis à la tête de son infanterie. Ce fait militaire, sans exemple dans l’histoire, lui valut le grade de général de division.

Après avoir servi aux armées du Rhin et d’Italie, il fut nommé gouverneur de Rome et des États de l’église. En 1799, quand les Français évacuèrent Rome, il fit avec gloire la campagne contre les armées alliées. Il livra la bataille de la Trébia qui dura trois jours, battit une armée de 50,000 hommes avec 35,000, reçut plusieurs blessures et réussit à faire sa jonction avec le général Moreau. Il commandait à Versailles lors du 18 brumaire an VIII, et seconda puissamment Bonaparte. Après la bataille de Marengo et la campagne des Grisons. Macdonald fut envoyé en Danemark comme ministre plénipotentiaire jusqu’en 1803. A son retour, il reçut le titre de grand officier de la Légion-d’Honneur.

Disgracié lors de l’affaire de Moreau, qu’il défendit, ce ne fut qu’en 1809 qu’il reprit le commandement d’une division en Italie.

C’est à Wagram qu’il fut fait maréchal, après avoir enfoncé le centre de l’armée ennemie que protégeaient 200 pièces de canon.

A son retour à Paris, en 1810, il fut créé duc de Tarente, et alla prendre le commandement d’un corps d’armée en Espagne. En 1812 il commanda le 10° corps en Russie. En 1813 il prit part, d’une manière glorieuse, aux batailles de Lutzen, de Bautzen et de Leipzig. Là, il passa à la nage l’Elster, ou périt Ponia-, towski, et assista, le 30 octobre, à la bataille de Hanau. Pendant la campagnede 1814., il commanda l’aile gauche de l’armée, et assista à Fontainebleau à l’abdication de Napoléon, à laquelle il contribua beaucoup.

Le 4 juin 1814, le duc.de Tarente fut nommé membre de la Chambre des Pairs. .

Dans la nuit du 19 au 20 mars 1815, il partit de Paris avec Louis XVIII, et, après l’avoir accompagné jusqu’à Menin, il revint à Paris, refusa tout emploi de Napoléon, et fit son service dans la garde nationale comme simple grenadier.

Au retour des Bourbons, le duc de Tarente reçut la triste mission de licencier l’armée de la Loire. En 1812, il fut nommé grand chan-cellier de l’ordre de la Légion-d’Hon-neur, dignité qu’il conserva jusqu’en 1831.

Il est mort le 24 septembre 1840, dans son château de Courcelles, près de Gien (Loiret), âgé de 75 ans, laissant un fils âgé de 15 ans.