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de France, duc de Dantzig, naquit à Rouffach (Haut-Rhin), le 25 octobre 1755. Son père était meunier et mourut laissant son fils âgé de huit ans, mais un ecclésiastique, son oncle, se fit son protecteur et dirigea son éducation en le destinant à l’Eglise ; mais un penchant irrésistible l’entraîna, et il s’enrôla dans les Gardes françaises, le 10 septembre 1773. Il était premier sergent de ce corps le 9 avril 1788, se mêla aux premières émeutes, tout en protégeant ses officiers contre les violences du peuple le 21 juillet 1789, et en facilitant leur évasion. Après le licenciement des Gardes françaises, il entra dans le bataillon des filles Saint-Thomas et fut blessé deux fois, à la tête d’un détachement de ce bataillon, en défendant la famille royale. En 1792, il sauva la caisse d’escompte du pillage.

Entré le 3 septembre 1793 dans l’armée active, il devint général de brigade avant la fin de l’année. Général de division après les combats de Lambach et de Giesberg. Il se distingua partout et presque toujours à l’avant-garde. Le premier des généraux de la République, il effectua le passage du Rhin, à la tête de ses grenadiers, malgré un feu terrible, et s’établit sur la rive droite en avant d’Eielkamp.

En 1797, il enleva Siegberg à la glorieuse journée d’Altenkirchen et cueillit de nouvelles palmes aux journées de Kaldeich, de Friedberg, de Bamberg et de Sulzbach. En 1798, à la mort de Hoche, il eut provisoirement le commandement en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse. En 1799, il fut envoyé à l’armée du Danube sous les ordres de Jourdan. Avec 8,000 hommes, il soutint à Stockach les efforts de 36,000 Autrichiens: mais une blesssure grave le força de quitter l’armée.

Le Directoire le nomma alors commandant de la 17° division militaire dont le chef-lieu était Paris. Le 18 brumaire, à la tête de 25 hommes, il pénétra dans la salle du conseil des Cinq-Cents, s’avança jusqu’à la tribune, et, malgré les cris, malgré les menaces, entraîna Lucien jusqu’à son frère qui l’attendait au dehors, au moment où tous les deux allaient être mis hors la loi. A la voix de leur général, les troupes n’hésitèrent plus, et la Révolution qui amena le gouvernement consulaire fut consommée. Lefebvre, soldat inflexible, seconda passivement l’exécution d’un complot, dont peut-être il ignorait les secrets. Bonaparte lui conserva le commandement de la 17e division. Il fut depuis employé utilement à la pacification des départements de l’Ouest.

Le 1e avril 1800, il fut admis au Sénat conservateur et y remplit bientôt les fonctions de Préteur.

Le 19 mai 1800, il fut élevé à la dignité de maréchal de l’Empire. En 1805 il fut chargé du commandement en chef des gardes nationales de la Roër, de Rhin-et-Moselle et du mont Tonnerre. En 1806, il commanda la Garde impériale à pied. Le 14 octobre, il assista avec ce corps à la bataille d’Iéna. En 1807, à la tête du 10e corps, il couvrit et protégea les opérations de la grande armée sur la gauche de la Vistule, et après la bataille d’Eylau, il alla gagner le titre de duc de Dantzig en s’emparant de cette ville. En 1808, il commanda le 4e corps en Espagne. En 1809, à la tête de l’armée bavaroise, il se signala à Thaun, Abensberg, Eckmühl, Wagram; alla soumettre le Tyrol insurgé, sans cesser de participer aux principales actions de la campagne.

En 1812, à la campagne de Russie, Lefebvre eut le commandement en chef de la Garde impériale. Il revint avec elle en France, et son courage grandit comme nos malheurs. En 1814, il dirigeait l’aile gauche à Montmirail, à Arcis-sur-Aube et à Champaubert. où il eut un cheval