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ces années, et obtint le brevet de capitaine le 8 germinal an II.

De l’an VI à la paix de Lunéville, il était en Italie : dans cet intervalle, le général en chef Moreau résolut, le 27. floréal an VII, d’attaquer l’ennemi entre Alexandrie et Tortone, et le bataillon de la 68e, dans lequel servait Lalour, eut ordre d’éclairer la route de Novi ; mais, nos troupes, accablées par des forces trop supérieures, ayant été obligées de repasser la Bormida, ce bataillon se trouva coupé et séparé de l’armée.

Assailli par les Russes, il ne lui restait qu’à mettre bas les armes ou à se jeter dans l’Orba. Latour conseilla vivement ce parti, chercha un gué, et tout le bataillon se risqua dans la rivière, dont le cours torrentieux et rapide ne pouvait être traversé sans danger ; sur i,100 hommes, 80 furent entraînés et périrent dans les flots. Dans cette cir^ constance, 30 officiers ou soldats durent la vie au brave Latour : à chaque instant, malgré sa fatjgue, il arrachait de nouvelles victimes à la mort, et lui-même manqua de périr ; un grenadier, qu’il s’efforçait de ramener sur la rive, s’étant attaché à lui et le serrant avec tant de violence, il lui devint impossible de nager ; épuisé, Latour allait subir le sort de celui qu’il voulait sauver, lorsqu’un caporal de sa compagnie, nommé Le-guerry, se mit à la nage et le poussa sur la rive.

En récompense, Latour reçut un sabre d’honneur le 19 ventôse an XI, et fut compris comme officier de la Légion-d’Honneur, dans la promotion du 2o prairial.

Chef de bataillon le 1er décembre 1806, colonel le 30 octobre 1810, il fit la campagne d’Espagne et.reçut, le 4 août, le grade de général de brigade. ■ Chevalier de Saint-Louis au mois de

mai 1814, il fat appelé au retour de l’île d’Elbe par l’Empereur au commandement supérieur de Maubeuge.

Admis à la retraite le 6 novembre suivant, le général Latour est mort à Paris le 1" novembre 1833.

LA TOUR D’AUVERGNE (THEOPHILE-MALO-CORRET de)

premier grenadier des armées françaises, naquit à Carhaix (Finistère) le 23 octobre 1743.

En 1767, il entra, en qualité de sousr lieutenant, dans la deuxième compagnie des Mousquetaires. Il passa ensuite au service de l’Espagne, où il donna des preuves de la plus brillante valeur. Pendant une action meurtrière, il sauva la vie à un officier espagnol blessé en le rapportant au camp sur ses épaules, puis il revint au combat. Le roi d’Espagne lui accorda une décoration qu’il accepta, mais en refusant la pension qui y était attachée.

En 1793, âgé-de 50 ans, il comptait 33 années de service effectif, et il embrassa avec ardeur le parti de la Révolution. D’abord il servit à l’armée des Pyrénées-Orientales, où il commandait toutes les compagnies de grenadiers formant l’a-vant-garde et appelées colotme infernale. Presque toujours cette phalange avait décidé la victoire lorsque ce corps d’ar-. mée arrivait sur le champ de bataille.

Ses loisirs étaient toujours consacrés à des méditations pu à des travaux littéraires. Appelé à tous les conseils de guerre, il fit constamment le service de général sans vouloir jamais le devenir. S’étant embarqué après la paix avec l’Espagne pour se rendre dans sa province, il fut pris par les Anglais. On voulut le forcer à quitter sa cocarde ; mais la passant à son épée jusqu’à la garde, il déclara qu’il périrait plutôt en la défendant.

Étant à Paris, à son retour en France, il apprit qu’un de ses amis, vieillard oc-.

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