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harnais, épouse du général Bonaparte.

Ces liens de parenté amenèrent des relations naturelles entre le premier Consul et lui ; et Napoléon, qui désirait se l’attacher, donna pour dame d’honneur à l’Impératrice, madame de La Rochefoucauld, et maria sa fille au prince Aldobrandini, frère du prince Borghèse. Préfet de Seine-et-Marne lors de la création des préfectures, le comte de La Rochefoucauld devint, en l’an XII, ambassadeur près la cour de Saxe. Les ratifications du traité de Lunéville n’avaient pas encore été échangées ; sa mission était d’amener l’Électeur à des dispositions plus favorables à la France ; et il y parvint.

Membre de la Légion-d’Honneur le 9 vendémiaire an XII, il fut nommé commandant de l’Ordre le 25 prairial de la même année, et ambassadeur près la cour de Vienne le 6 janvier 1805. L’érection du royaume d’Italie, la réunion de Gênés à l’Empire français, amenèrent bientôt, de la part de l’Autriche, des demandes formelles d’explication qui ne tardèrent pas à devenir des préludes de guerre.

Le comte de La Rochefoucauld instruisit’ sur les sourdes menées dû cabinet de Vienne, sur les armements considérables qui se faisaient dans les États héréditaires, et l’instruisit du traité secret conclu entre l’Autriche, la Russie et l’Angleterre.

Ayant reçu ordre de demander ses passeports, il quitta Vienne le 10 octobre 1805, et y fut accrédité de nouveau le 16 janvier 1806, après la signature du traité de Presbourg.

Alors, le protectorat de la confédération du Rhin ; dontNapoléon venait d’être investi, forçait François II de renoncer au titre d’empereur d’Allemagne.

L’ambassadeur français sut, avec une rar£ habileté, atténuer l’impression que

produisit à la cour de Vienne cette modification importante introduite dans le système politique de l’Europe, impression que devait rendre plus irritante encore l’invasion du royaume de Naples, l’érection du grand duché de Berg et l’envahissement du Hanovre.

En 1807, il quitta Vienne pour. se rendre à Berlin où se trouvait alors Napoléon, et prit une part active aux négociations qui donnèrent à la Saxe une existence politique d’un ordre plus élevé, et assurèrent ainsi son adhésion au système français.

En 1808 il fut nommé à l’ambassade de Hollande ; il remplit avec adresse et bonheur cette nouvelle mission, rendue si difficile par les dispositions secrètes du roi Louis Napoléon, dont le zèle pour les intérêts du pays qu’il gouvernait lui faisait péniblement supporter l’autorité de l’Empereur, son frère, et le contrôle incessant auquel ses mesures étaient soumises.

En 1809, les Anglais débarquèrent en Zélande ; l’ambassadeur français déploya, dans cette circonstance critique, une activité remarquable, et on lui dut, en grande partie, la promptitude avec laquelle furent réunis les moyens qui préservèrent Anvers et ses chantiers d’une ruine presque certaine ; il fut puissamment secondé par les Hollandais, dont la loyauté et l’affabilité de son caractère avaient captivé l’estime et l’affection.

Le roi de Prusse, connaissant toute son influence sur l’esprit des Hollandais, chargea le comte de La Rochefoucauld d’appuyer de son crédit un emprunt qu’il voulait faire en Hollande. Cet emprunt fut rempli, et, en reconnaissance de ce service, le monarque lui envoya le cordon de l’ordre de l’Aigle Noir, que Napoléon lui permit de porter.

En 1810, Napoléon ayant résolu de réunir la Hollande à l’Empire, si son

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