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corps pendant la campagne d’Eylau et de Friedland, fut nommé colonel du 39° de ligne, alors au 6e corps de l’armée d’Espagne le 25 octobre J810, et tomba au pouvoir de l’ennemi à la prise d’Abuquérque, en Estramadure, le 15 mars 1811.

Parvenu à s’échapper des mains des Anglais, il rentra en France au commencement de 1813, et rejoignit la grande armée, où l’Empereur le désigna pour commander le 22e régiment de ligne, à la tête duquel il fut tué à la bataille de Lutzen le 2 mai.

On ignorait encore sa mort au quartier général, lorsqu’il fut compris comme général de brigade dans un décret de promotion rendu à Borna le 4 mai.

LANNES (JEAN)

maréchal de France, né à Lectoure (Gers), le 10 avril 1769, d’une famille pauvre mais honorable, commença ses études dans sa ville natale, et ne put les continuer, son père se trouvant dans l’impossibilité de subvenir aux dépenses. Il entra alors chez un teinturier, et y resta jusqu’en 1792, époque où.il partit en qualité de sergent-major pour l’armée des Pyrénées-Orientales. Son avancement fut rapide, puisque, en 1795, il était déjà chef de brigade. Destitué sous le ministère d’Aubry, il servit comme volontaire dans l’armée d’Italie. Colonel du 25e régiment sur le champ de bataille en 1795 ; général de brigade à l’assaut de Pavie. Général de division en Égypte ; il fut un des sept généraux qui revinrent en France avec le général-Bonaparte. Commandant les 9e et lCCl divisions militaires, commandant de la garde consulaire et l’avant-garde de l’armée d’Italie. Ministre plénipotentiaire à Lisbonne en 1801, maréchal d’empire en 1804 ; duc de Montébello commandant l’avant-garde de la grande armée, et l’aile gauche à Austerlitz. Lannes, l’Ajax français, mourut le 31 mars 1809 des

suites d’une blessure reçue sur le champ de bataille d’Essling.

—a Le duc de Montébello était de Lectoure ; chef dé bataillon, il se fit remarquer dans les campagnes de 1796 en Italie ; général, il se couvrit de gloire en Égypte, à Montébello, à Marengo, à Austerlitz, à Iéna, à Pultusk, à Friedland, à Tudela, à Saragosse, à Eckmùhl, à Essling, où il trouva une mort glorieuse. Il était sage, prudent, audacieux, devant l’ennemi d’un sang-froid imperturbable. Il avait un peu d’éducation., la nature avait fait tout pour lui. Napoléon, qui avait vu les progrès de son entendement, en marquait souvent sa surprise. Il était supérieur à tous les généraux de l’armée française sur le champ de bataille, pour manœuvrer 25,000 hommes d’infanterie. Il était encore jeune et se fût perfectionné ; peut-être fût-il devenu habile pour la grande tactique qu’il n’entendait pas encore. » {Montholon.)

« Lannes, lorsque je le pris pour la première fois par la main, n’était qu’un ignàrantaccio. Son éducation avait été très-négligée ; néanmoins, il fit beaucoup de progrès, et, pour.en juger, il suffit de dire qu’il aurait fait un général de première classe. Il avait une grande expérience pour la guerre ; il s’était trouvé dans cinquante combats isolés, et à cent batailles plus ou moins importantes. C’était un homme d’une bravoure extraordinaire : calme au milieu du feu,. il possédait un coup d’œil sûr et pénétrant, prompt à profiter de toutes les occasions qui se présentaient, violent et emporté dans ses expressions, quelquefois même en ma présence. Il m’était très-atlaché. Dans ses accès de colère, il ne voulait permettre à personne de lui faire des observations, et même il n’était pas toujours prudent de lui parler, lorsqu’il était dans cet état de violence. Alors, il avait l’habitude de venir à moi, et de me