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LAC un nouveau témoignage d’estime en le nommant député au conseil des Cinq-Cents.

Il y présenta différents rapports sur l’emprunt forcé, sur le personnel de l’armée, sur la levée des conscrits ; puis il fit l’éloge de la bravoure et du désintéressement du général Chérin, mort à Strasbourg des suites des blessures glorieuses qu’il avait reçues en Souabe.

Le 18 brumaire, qui mit un terme à la guerre civile, trouve dans le général La-cuée un homme résolu à soutenir le nouvel ordre de choses. 11 entra au conseil d’État, et fut chargé par le premier Consul de présenter au Corps législatif plusieurs projets d’organisation militaire.

Le 16 floréal, le premier Consul lui confia le portefeuille de la guerre par intérim, en l’absence de Berthier, qu’il avait envoyé en Espagne. Le 3 thermidor an XI, il fut appelé à la présidence de la section de la guerre au conseil d’État, peu de temps après au gouvernement de l’École polytechnique. Il devint ensuite membre de l’Institut, corps illustre auquel le premier Consul, tout couvert de sa jeune et brillante gloire, s’honorait d’appartenir. Enfin, le 9 vendémiaire an XII, il reçut la décoration de membre de la Légion-d’Honneur, et le 25 prairial suivant le titre de grand officier de l’Ordre.

Le 10 nivôse an XIII, Lacuée se rendit au Corps législatif avec de Champagny, ministre de l’intérieur, et Regnaud de Saint-Jean-d’Angely, pour y faire l’exposé de la situation de l’Empire. Napoléon, qui appréciait dignement le.s talents et le noble caractère de Lacuée, l’éleva à la dignité de conseiller d’État à vie le 3 germinal an XIII, au grade de général de division le 17 vendémiaire an XIV ; puis, en 1806, il lui donna la direction générale de la con-

4 ) LAC scription et des revues, le nomma ministre d’État à vie le 5 novembre 1807, le créa comte de Cessac en 1808 et le fit grand aigle de la Légion-d’Honneur le 2 février 1809.

Le général Lacuée, comblé des bienfaits de l’Empereur, né tarda pas à lui donner des marques de dévouement, si l’on en juge par le discours qu’il prononça en 1809, à la tribune du Sénat, pour y proposer une levée de 360,000 hommes, a II est inutile, disait-il, de vous démontrer qu’une prévoyance, fille du génie et d’une haute sagesse, qu’un amour ardent mais raisonné de la paix, ont seuls dicté la résolution de Sa Majesté. En effet, tout autre que Napoléon le Grand, qui aurait laissé dans les Es-pagnes des forces aussi capables que les siennes de. combattre et de vaincre les Anglais, qui se fût trouvé à la tête d’une armée la plus belle que le Danube ait eue sur ses bords, qui eût été maître de la capitale de l’ennemi et de plus de la moitié de ses belles provinces, qui aurait remporté une foule de victoires éclatante, même quand cette armée était à peine réunie dans ses premiers éléments, qui aurait vu la nation se lever en masse, mais avec ordre, avec calme, pour repousser un ennemi qui avait osé, pendant son absence, menacer le territoire de l’Empire, tout autre prince, dis-je, ne vous eût pas demandé de mettre de nouvelles forces à sa disposition, et le premier capitaine du monde, le plus grand homme de son siècle, vous le demande. »

Le 3 janvier 1810, l’Empereur le nomma ministre directeur de l’administration de la guerre. Il déploya dans ces nouvelles fonctions une probité sévère, qui lui fit des ennemis de tous ceux qui auraient voulu lui voir tolérer les dilapidations scandaleuses auxquelles donnaient lieu les fournitures et les dépenses

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