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de la capitulation, le même jour qu’elle passait le Pô, à Pavie, en présence de l’ennemi, prit part au combat livré devant ce fleuve, et fit des prodiges de valeur aux batailles de Montebello et de Marengo. Après avoir rempli les fonctions de directeur du génie à Milan du 1er messidor au 1er thermidor, il reçut l’ordre de rentrer dans sa résidence, à Besançon, où il avait été nommé sous-directeur le 7 germinal. Il y reçut le 29 vendémiaire an IX (21 octobre 1802) le brevet de chef de brigade. Envoyé à l’armée des côtes de l’Océan en l’an XH, il fut nommé membre de la Légion d’honneur le i9 frimaire et officier de cet ordre le 25 prairial même année. A la fin de l’an XIII, les troupes de l’expédition d’Angleterre ayant reçu l’ordre de se porter sur le Rhin, le colonel Kirgener fut employé au 5" corps de la Grande Armée, commandé par le maréchal Lannes, obtint le 4 nivôse an XIV (25 décembre 1805) le grade de général de brigade, et se distingua au passage du Danube, à Lintz, au combat de Saint-Polten, à l’affaire d’Hollabrunn et à la bataille d’Austerlitz.

Les campagnes de 1806 et 1807 ne furent pas moins brillantes pour lui : il assista à celle d’Iéna, au combat de Golymin et à la bataille d’Eylau ; il dirigea les travaux d’investissement de la place de Graudenz, et fut chargé d’une partie des attaques dirigées contre les fortifications de Dantzig. Napoléon, sur le compte qui lui fut rendu par le maréchal Lefebvre de la conduite distinguée du brave Kirgener, pendant toute la durée de ce siège mémorable, lui conféra le titre de baron de l’Empire. Déjà il avait reçu, le 26 mai 1807, le cordon de commandeur de la Légion d’honneur. Employé en Espagne en 1808, il prit part aux batailles de Cardeden et de Molino del Rei, les 16 et 21 décembre de 1808, et au combat de Wals le 25 février 1809. Le général Kirgener quitta la Péninsule quelques mois après, et se rendit, à l’armée du Nord pour y diriger les travaux du génie de l’expédition de l’île de Walcheren. Le 1er janvier 1810, l’Empereur lui confia le commandement du génie de sa Garde et le nomma colonel de ce corps. Employé peu de temps après aux travaux du Helder, il eut en même temps le commandement de l’île de Texel.

Il fut nommé général de division le 13 mars 1813 à l’issue de la campagne de Russie. Le 22 mai 1813, à sept heures du soir, après le combat de Reichenbach, il fut tué dans le village de Markersdorf d’un coup de boulet qui lui traversa le corps à la hauteur de la ceinture ; le même projectile venait d’emporter le duc de Frioul. L’armée perdit, dans la personne du général Kirgener, l’un de ses officiers du génie les plus distingués, Napoléon, l’un de ses plus fidèles serviteurs.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

KIRMANN (FRANÇOIS-ANTOINE, baron)

Né le 2 octobre 1768, à Bischoffsheim (Bas-Rhin), servit d’abord comme hussard dans le régiment colonel-général, du 2 juillet 1785 jusqu’au 1er mars 1793, époque à laquelle il passa comme maréchal-des-logis dans le 20e régiment de chasseurs, où il fut nommé maréchal-deslogis chef, sous-lieutenant et lieutenant le ler avril, 6 juin de la même année et 11 brumaire an II.

Il fit toutes les campagnes de la Révolution de 1792 à l’an IX aux armées du Nord, des Ardennes, de Sambre-et-Meuse, de Rhin-et-Moselle, d’Allemagne, de Belgique et du Rhin, et s’y fit remarquer par sa bravoure chevaleresque.

Capitaine, le 1er messidor an II (19 juin 1794), il se distingua, le 8 (26 juin 1794) du même mois, à la bataille