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JUN dividus capturés par les chaloupes canonnières, il avait reconnu, pour l’avoir vu en Égypte, un agent de l’Angleterre, nommé Wright, et qu’il tenait en arrestation. C’était cet Anglais.qui avait jeté sur la côte Georges Cadoudal et son complice. L’Empereur, pour le récompenser de son dévouemeni, lui donna la croix de commandeur de l’Ordre le 25 prairial. Louis XVIII le remplaça dans sa préfecture le 26 juillet 1814 ; Napoléon la lui rendit le 22 mars 1815, et il la perdit définitivement le 14 juillet suivant..

Admis à la retraite le 4 septembre de la même année, il se retira à La Palud, où il est mort le 19 mai 1839.

JUNIAC (JACQUES-BEGOUGNE, baron de)

né le 26 novembre 1762 à Limoges (Haute-Vienne), fut admis, le 12 mai 1779, dans la gendarmerie de la Garde du roi.

Rentré dans sa famille le 5 octobre 1783, il s’enrôla, dès le 2 juillet de l’année suivante, comme simple grenadier dans Boulonnais-Infanterie, 79e régiment.

Caporal le 12 avril 1785, sergent le 12 mai suivant, et sous-lieutenant le 22 mai 1792, il fit en cette dernière qualité les campagnes de 1792,1793 et de l’an II à l’armée des Alpes.

Le 3 juin 1793, étant au bourg de Saint-Maurice, il reçut l’ordre d’aller-renforcer, avec 50 hommes, deux compagnies de chasseurs, et arrivé à Villa-Roger, où elles étaient en position, il fut placé de grand’garde, par leur commandant, à une lieue de là pour défendre l’accès d’un pont de communication entre Villa-Roger et Sainte-Foix.

Attaqué à la pointe du jour par trois compagnies de grenadiers ennemis, il soutint leur feu pendant cinquante heures, et resta maître du pont.

Cependant, le général Cordon-Latour arrivait avec tout son corps d’armée, et

01 ) JUN Juniac, bientôt enveloppé, se vit attaqué ’ de tous les côtés à la fois : il fallait mettre bas les armes ou mourir glorieusement ; il préféra le dernier parti %et il sut inspirer à ses soldats le même dévouement. Tous vendirent chèrement leur vie,.lui-même mit hors de combat 11 grenadiers ennemis,- et quand on vint le relever au milieu de ses soldats, tous tués ou blessés auprès de lui, il avait le corps traversé d’une balle et la tête déchirée detcoups de sabre.

Le général Latour, pénétré d’admiration pour tant de courage, -l’entoura des égards les plus empressés et fit soigner ses blessures. Il fut échangé quatre mois après. Au mois de germinal an II, étant à l’armée d’Italie, il reçut ordr.e d’aller, ■ avec sa compagnie, attaquer les avant-postes du mont Valaisan, près le Petit-Saint-Bernard.

Après deux jours et deux nuits de. marche, n’ayant pas rencontré l’ennemi, il se dirigea vers trois redoutes occupées par les Piémontais, et qui, par leur po--sition, rendaient l’accès du Petit-Saint-Bernard très-difficile.

Il entra le premier dans la plus avancée des trois, et tua de sa main le capitaine commandant l’artillerie ; en un instant, les trois redoutes furent enlevées et 200 Piémontais, huit canons ou obu-siers tombèrent au pouvoir du vainqueur. Les représentants Dumas et Albitte félicitèrent le brave Juniac, et pour le récompenser dignement, ils voulurent le faire chef de bataillon adjudant-général ; mais aussi modeste que brave, Juniac demanda pour toute faveur de passer dans la cavalerie, qui était l’arme dans laquelle il avait commencé à servir.

Lieutenant dans les hussards des Alpes (13e régiment) le a brumaire an III, et capitaine le 12 pluviôse suivant, il fit toutes les campagnes d’Italie, depuis l’an III jusqu’à l’an VIII, et, plus d’une fois,