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riginal. Quant à l’autre fragment, réduit à sept lettres, dont deux presque effacées, il a été passé sous silence, ayant été jugé, sans doute, de trop peu d’importance. Et cependant, si bref qu’il soit, on aurait tort de le laisser dans l’oubli, car l’interprétation de l’inscription à laquelle il a appartenu dépend éventuellement de cette pierre dédaignée. Il n’est nullement téméraire de supposer que le mur d’enceinte recèle encore dans ses flancs d’autres portions du même monument épigraphique, dont la restitution deviendra un jour possible à la suite de quelque heureuse circonstance que les archéologues, désormais prévenus, ne manqueront pas de guetter.

C’est ainsi qu’on s’attend, lors de la reconstruction prochaine de l’église de Monaco, à y retrouver des portions du fameux Tropaeum Alpium dont Pline nous a heureusement conservé le texte, et dont quelques échantillons, récemment découverts à la Turbie parmi les voussoirs d’une ancienne porte fortifiée, viennent d’être déposés au Musée de Saint-Germain.

Dans le cas d’inscriptions tronquées, comme celles de la porte Saint-Michel de Rennes, il ne suffit pas, aux personnes qui ne peuvent les étudier sur place, d’en posséder une bonne transcription pour arriver à reconstituer intégralement le texte.

Ce n’est qu’à la condition de connaître le contour même de la cassure et l’aspect des parties dégradées qu’on sera en mesure de faire un choix raisonné des lettres à restituer. Disons-le en passant, c’est là un soin que négligent trop souvent les éditeurs de textes épigraphiques.

D’après toutes ces considérations, il m’a semblé qu’il y aurait à la fois utilité et intérêt à réunir, dans une représentation figurative exécutée avec fidélité, les fragments lapi-