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rante, des causes très-complexes de confusion. Quelques cas exceptionnels qui se rencontrent çà et là ne diminuent point la portée des propositions que je viens d’émettre ; sans m’attacher à les relever tous, je me contente de mentionner les expressions urbs Redonum, civitas Redonica, pagus Redonicus et pagus Redonensis qui se rencontrent tour-à-tour dans le Cartulaire de Redon.

De toutes ces considérations, il ressort une conclusion que je retiens pour ce qui concerne notre fragment épigraphique no  2  : sous peine d’anachronisme, on doit s’interdire de restituer sur un monument qui date du iiie siècle une quelconque des formes Riedonensis, Riedonensium, Riedonica à la suite du mot civitas.

Malgré la longueur de la digression dans laquelle je suis entré, je n’aurai pas sujet de la regretter si je suis parvenu à éclaircir les points de philologie et de géographie historique qui se sont incidemment présentés. Pour compléter ces notions, il y aurait à expliquer l’origine du nom de lieu Redonas et à rechercher l’étymologie de l’ethnique Redones  ; mais pareille étude trouvera mieux sa place dans une note rejetée en dehors du cadre de ce Mémoire.

J’aborde maintenant l’inscription de la porte Mordelaise, en invitant mes lecteurs à se reporter au dessin de la planche II. Quoique la pierre soit assez fruste, ils reconnaîtront sans peine que l’irrégularité du tracé accuse une main-d’œuvre peu soignée. L’ouvrier avait si mal pris ses mesures que, pour ne pas dépasser l’encadrement à double moulure dont on voit encore des vestiges dans le coin inférieur de droite, il s’est trouvé dans la nécessité de réduire à des proportions exiguës la lettre o qui termine chacun des mots Antonio et Pio.

En venant, après tant d’autres, parler à mon tour de ce monument, je me propose en partie de montrer comment la question a été traitée par quelques-uns de ceux qui s’en sont