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côté, Cicéron dit : « Huic etiam Romæ videmus in basi statuarum maximis literis incisum, a communi siciliæ datas ; »[1] et ailleurs : « In qua (i. e. basi) grandibus literis P. Africani nomen erat incisum, eumque Carthagine capta restituisse perscriptum. »[2] L’interprétation qui s’offre le plus naturellement à l’esprit après une première lecture de ces passages, c’est que les inscriptions dont ils nous entretiennent étaient, depuis le commencement jusqu’à la fin, uniformément composées de grandes lettres ; cependant, en pressant davantage le texte, mais sans le forcer, on peut admettre que certaines portions étaient figurées en caractères plus grands que d’autres, dans l’intention de mieux mettre en évidence, soit le cursus honorum, soit le nom du titulaire ou toute autre mention spéciale. Quoi qu’il en soit de cette question incidente, je reviens à nos fragments pour faire observer qu’ils paraissent être l’œuvre du même ouvrier ; la nature de la pierre est identique pour chacun d’eux ; enfin, circonstance non moins significative, les deux fragments gisaient dans le voisinage le plus immédiat quand on fit leur découverte. Tout concourt donc, a priori, à nous les faire regarder comme contemporains l’un de l’autre, sinon comme débris d’un même monument. C’est ce qu’il convient d’examiner.

Le fragment que je désigne par le no  1 sur la planche I porte, en trois lignes, les lettres

 ...HON…
...VSDIV…
   ...I. .....

Il n’y a aucune hésitation possible pour celles de la première ligne et pour les deux premières de la deuxième ligne ; mais

  1. Verr. 2, 2, 63.
  2. Verr. 2, 4, 34.