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Son père était un brave ouvrier, pas riche, tant s’en faut, mais honnête jusque dans le bout des ongles. Disons qu’en brave Canadien, le père Bouchard avait eu une douzaine d’enfants. Il avait eu le bonheur d’en conserver huit. François était l’aîné.

Comme bien on le pense, ces enfants n’eurent pas une forte instruction. Cependant tous allèrent à l’école jusque après leur première communion.

François fut mis à l’école des Frères de Saint-Roch. Il en sortait à l’âge de douze ans pour entrer comme commis dans un magasin de cette localité.

Les magasins n’étaient pas aussi nombreux alors, qu’ils le sont aujourd’hui, et les salaires étaient loin d’être aussi satisfaisants.

François Bouchard changea deux ou trois fois de patrons, mais dans chaque établissement, il sut remplir sa position à la satisfaction de ceux dont il était l’employé.

À l’âge de vingt-deux ans, François se