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MARIE-LOUISE.



RECIT.


I.

Jeudi, le 27 janvier 1881, je me promenais paisiblement sur la rue St. Joseph, à Québec, lorsque j’aperçus à quelques pas devant moi le père Michel. Je pressai le pas et fus bientôt auprès de lui.

— Eh ! bien, père Michel, comment ça va-t-il ?

— Tranquillement, Monsieur. On est sur l’âge à présent, et vous comprenez qu’on n’est pas aussi alerte que les jeunes gens comme vous.

— C’est vrai, père, mais ne croyez pas que si jamais j’arrive à l’âge que vous avez aujourd’hui…

— Quatre-vingt quinze ans……………

— À quatre-vingt-quinze ans, je serai aussi vigoureux que vous l’êtes.

— C’est pourtant vrai ce que vous dites là. La jeunesse d’à présent, ça ne sait pas se conserver ; ça boit, ça couraille, etc., etc.

— Merci bien du compliment.

— Ah ! je ne dis pas cela pour vous. Vous êtes