Page:Morice - Discours prononcé au banquet des amis de Paul Verlaine, 1911.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 20 —

enfin retrouvée, comprise, dans les chefs-d’œuvre architecturaux et statuaires qu’elle a produits et qui sont égaux en splendeur aux plus admirables merveilles de l’art grec.

Verlaine est, de cette Renaissance, le conscient initiateur. Il serait aisé d’en trouver chez les romantiques le pressentiment. Mais ceci assure à Verlaine la gloire d’avoir fait le premier geste véritablement lumineux, que les deux traditions, l’antique et la gothique, confluent dans ses vers à l’expression d’une sensibilité et d’une spiritualité actuelles, contemporaines, où se transposent les deux pensées sans que l’homme consente à dissimuler sa réalité personnelle. Gothique, s’il retrouve l’inspiration chrétienne au-delà du siècle qui fut gallican et janséniste, il ne se déguise pas en quelque imaginaire héros du moyen âge ; et, de même, païen, c’est colorée déjà à la française qu’il reprend cette veine