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Si Verlaine y professait, avec une intransigeance farouche, la doctrine de l’impassibilité. —

Est-elle en marbre ou non, la Vénus de Milo ?

— cette intransigeance même trahissait déjà ce tempérament qu’on devait accuser d’être excessif, et qui était intense. On y pouvait pressentir l’homme et le poète qui ne seraient à demi rien de ce qu’ils allaient être, qui seraient entiers dans la vérité et dans l’erreur, sincères absolument, et dépassant d’un élan fatal et magnifique les bornes ordinaires.

Il y a, dans ce premier livre, comme la matière à l’état encore indistinct, comme les éléments plastiques de l’œuvre qui va naître. On y pourrait voir, sans trop d’arbitraire ingéniosité, le sommaire de toute cette œuvre, des Fêtes Galantes à Parallèlement, de la Bonne Chanson à Sagesse, et y distinguer les