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Un autre jour, le jour de l’apothéose, quand apparaîtra — enfin ! — le monument depuis quinze années attendu, c’est à la foule qu’il faudra parler. Il faudra, dans l’ombre de la statue, dessiner pour le regard de la postérité la silhouette lumineuse, jaillie du clair-obscur de la vie, et laisser dans la mémoire du passant une synthèse définitive, déduite de nos méditations, dégagée de toutes discussions.

La vigile de ce grand jour, en se prolongeant, fait que nous sommes encore entre nous, dans une atmosphère de relative intimité où il n’est pas indiscret de nous faire la confidence de nos professionnels soucis littéraires, de nos personnelles convictions, à propos d’une œuvre et d’une pensée qui, sur nous-mêmes et sur ceux qui vinrent après nous eurent et gardent une si active influence. — Même la visite à la tombe, rite