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Sciences politiques dont l’hospitalité se renouvelait. nous revoyions quelques connaissances anciennes.

Des étudiants canadiens qui habitaient, de 1907 à 1910, la rue Madame ou ses environs, qui ne se rappelle Monsieur et Madame Lacroix ? Lui, nerveux, le regard timide et résigné, la figure étroite qu’une barbe noire assouplissait. Elle, venue de Bavière à Paris, petite, forte en couleurs, avec des yeux remplis de bonté.

Monsieur Lacroix était facteur. Il partait, tôt le matin, sa boîte cirée en bandoulière. Il y faisait parfois monter, pour un bout de chemin, notre fils Guy, ravi de cette équipée.

Le foyer des Lacroix installé au dernier étage d’un immeuble bourgeois a accueilli beaucoup de Canadiens qui y étaient dorlotés, entourés de prévenances. Le balcon qui longeait tout l’appartement, donnait sur les toits. De là, certains soirs de printemps, Francis Archambault que l’on avait surnommé le Plançon canadien, déployait sur les passants étonnés les splendides accents de sa voix.

Quel plaisir de revoir le docteur Albert Quilliot que nous avions connu chez les