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biographie dramatique amorcée par le pastiche qui me servait d’excuse :

Mon Dieu, ce n’est pas une cause
Que j’attaque ou que je défends ;
Et ceci n’est pas autre chose
Que l’histoire… d’Edmond Rostand.

La presse fut froide. Je racontais une vie, elle attendait une opinion. Et je prodiguais les fleurs à l’œuvre inégale et parfois maniérée du poète. Mais, encore une fois, j’étais de la génération de Cyrano.

J’essayais aussi d’intéresser le public aux questions sociales. Je lui imposais des conférences sur le féminisme ou le socialisme. J’en dégageais les aspects les plus plaisants.

Le féminisme, auquel je m’étais attaché dès ma vie d’étudiant, était un problème discuté. Je donnais des arguments pour lui et contre lui, avec prudence, et je concluais sur le mot d’Ernest Legouvé, « l’égalité dans la différence ». Formule heureuse à laquelle j’espère que l’on reviendra quand la contrainte de la guerre sera apaisée.

Le socialisme, du moins l’histoire du socialisme et sa philosophie, prêtaient à beaucoup de diversité. J’en amorçais l’étude sous le titre