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quoi que nous fassions. Approfondissons notre histoire : nous y trouverons la solution des problèmes, peut-être difficiles, de demain. Nos pères ont posé les prémices de l’œuvre que nous accomplissons, que d’autres accompliront après nous, sans la terminer. En passant par nos mains, l’héritage nous impose le devoir de l’enrichir.

« Les adolescents ne connaissent pas l’illusion de créer », écrivait un chroniqueur français. Cela est douteux, au moins dans le domaine matériel. L’énergie s’éveille vite, surtout chez les peuples jeunes où les générations n’ont pas accumulé de patrimoine : la nécessite commande, l’ambition suit. Mais une fois la vie assurée et la richesse acquise, la nation doit s’instruire. Vous le savez, puisque vous êtes là ; et vous voudrez être les artisans de la pensée et de l’art. C’est par vous que ce progrès pénétrera notre société : vous y appliquerez votre esprit. Lisez, apprenez, pensez. Mais lire est inutile si, le livre fermé, rien ne reste : des pages parcourues, des notes accumulées, des volumes dépouillés, il faut que la réflexion fasse jaillir la science. Cette science, adaptez-la à votre pays, et vous l’aurez servi