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LA PORTE D’OR

connaître les résultats de leurs recherches à ceux qui n’ont encore pour guide que des propos fantaisistes, puérils, sinon iniques et calomnieux. Pour y atteindre, je pensais combien l’échange de nos professeurs avec ceux des universités étrangères, comme faisaient les États-Unis, serait utile. Car on nous connaît mal ; on ne nous connaît pas. Au University Club de San Francisco, on m’a présenté comme professeur au Naval Institute of Montreal. Corriger d’une lettre fut l’affaire d’une minute et d’une rougeur au front : mais le mot lui-même ne perdait rien de sa saveur.

Les dénigrements avaient fait leur triste chemin. On en sentait moins les effets cependant au sud et à l’ouest qu’à l’est. J’ai même, à Berkeley, rencontré beaucoup de sympathie pour les nôtres. Les professeurs, qui y revenaient avec un persistant intérêt, se plaisaient à analyser notre situation, à étudier nos difficultés.

Rien ne vaut ces conversations où les esprits se rapprochent. C’est une des formes que peut revêtir notre défense. Pour une ou deux attaques de personnes qui avaient habité un coin lointain de notre pays — Halifax