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LA PORTE D’OR

Avec quelle curiosité n’ai-je pas suivi, dans un album d’autographes, la liste des amitiés célèbres venues lui rendre visite à Berkeley, le paradis de l’enseignement, et où les noms de Bernhardi et du docteur Oswald succédaient à ceux du colonel Roosevelt et du sénateur d’Estournelles de Constant : toute la pensée du début du siècle, avec ses ambitieuses traîtrises ou ses douces illusions.

Entre-temps, nous avions assisté, au Harmon Gymnasium, à une séance d’athlétisme et d’exercices physiques donnée par les élèves de l’Université. Brunetière disait que la France avait choisi, pour instaurer l’éducation physique dans ses écoles, le moment où les Anglais l’abandonnaient à moitié. Certes, il ne suffit pas de pétrir le corps et la supériorité d’une race ne se juge pas à la valeur des muscles. J’essayais ici encore de me garder d’un mépris facile : que l’on ait exagéré ailleurs n’est pas une raison de s’abstenir.

Plus tard, nous étions témoins d’un empoignant spectacle, le salut au drapeau.