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JOSEPH BARIL

net, » trouvant, dans la réflexion d’une brave femme, l’indice d’une révolution nécessaire et déjà assurée : « Moi, tant qu’à aller au théâtre pour pleurer, j’aime autant rester chez nous ! » Ce n’était pas « pour pleurer » qu’on allait entendre le théâtre de Fiers et Caillavet, « d’une bonhomie délicieuse, franchement optimiste, et pourtant légèrement sceptique et irrévérencieux… s’offrant au spectateur comme le pétillement, non pas d’un vin de champagne parce qu’il n’en a pas la griserie perfide, mais d’une eau pure, gazeuse, qui jaillit en étincelles, pique agréablement et rafraîchit. Loin de subir, comme celui de Marcel Prévost et de tant d’autres auteurs du jour, la fatigue et le raffinement d’une civilisation décadente, il donne surtout l’impression très réconfortante d’une œuvre jeune, pleine de sève féconde et saine. » Et c’est rehausser le ton et l’esprit du spectacle que de faire connaître l’humanité vive que décrit Paul Hervieu, qui se rattache au classicisme dont ce fut l’essence même de traduire sous des formes variées et passagères l’éternel cœur humain.

En restant fidèle au goût français. Joseph Baril prêchait d’exemple sans être pour cela