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SOUVENIRS

le travail intérieur qui élaborait une réplique claire, d’une cinglante logique.

Son intelligence était armée. Rejetant les opinions toutes faites, fussent-elles étayées des plus grands noms, il marchait vers la vérité, guidé par un jugement aiguisé. Avec quelle rapidité il dépouillait un dossier et faisait le tour d’un sujet ! C’était une merveille.

Il portait les questions nationales devant l’opinion comme un procès devant le tribunal. S’il défendait une cause, il y mettait la personnalité de son talent et l’éclat de son esprit. Son débit était calme, son geste sobre, sa voix bien placée. On le suivait sans effort, tant ses exposés étaient lucides. Parfois une comparaison ingénieuse illuminait une difficulté. Parfois, un mot s’abattait comme un coup et, de tout l’auditoire, fusaient les rires et les applaudissements. Certains de ces mots furent des triomphes.

Lamarche a été notre avocat général. Il a donné aux œuvres de défense qui ont été braquées par nous un solide fondement de droit.

Sa première étude indiqua l’orientation de sa pensée. Elle était consacrée à notre droit