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SOUVENIRS

ceux vers qui remonte volontiers mon souvenir.

On m’avait demandé de le remercier. Je saluai d’abord Sir Wilfrid Laurier à qui je décochai une sorte de madrigal : « Chaque peuple a son miracle : la France, le miracle la Marne sinon celui de la guerre, et nous-mêmes, suivant l’expression que le révérend Père M.-A. Lamarche a trouvée bien avant Maurice Barrès, le miracle canadien. Est-ce pour rester fidèle à la tradition que vous avez voulu, Sir Wilfrid, qu’il y eût un miracle de l’homme d’État ? À voir combien peu les années ont pesé sur vous, combien en ne vous prenant rien elles vous ont enrichi ; à vous retrouver si jeune, je suis tenté de répéter l’erreur que faisait M. Borden lors de la session de 1911 et de vous appeler Monsieur le Premier Ministre. »

La suite de l’allocution reprenait l’action des nôtres dans la guerre : sur le champ de bataille, dans le domaine économique, dans la charité.

La lutte a mis aux prises deux civilisations enfantées par de longues traditions : l’une, fondée sur l’idée de puissance, inspiratrice