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De l’esprit des Lois,

premier conseil que Hincmar donne à Louis le begue, c’est de demander, dans une assemblée, de quoi soutenir les dépenses de sa maison.




CHAPITRE XXIII.

Continuation du même sujet.


Le clergé eut sujet de se repentir de la protection qu’il avoit accordée aux enfans de Louis le débonnaire. Ce prince, comme j’ai dit, n’avoit jamais donné de préceptions[1] des biens de l’église aux laïques : mais bientôt Lothaire en Italie, & Pépin en Aquitaine, quitterent le plan de Charlemagne, & reprirent celui de Charles Martel. Les ecclésiastiques eurent recours à l’empereur contre ses enfans ; mais ils avoient affoibli eux-mêmes l’autorité qu’ils réclamoient. En Aquitaine, on eut que condescendance ; en Italie, on n’obéit pas.

Les guerres civiles qui avoient troublé la vie de Louis le débonnaire, furent le germe de celles qui suivirent sa mort.

  1. Voyez ce que disent les évêques dans le synode de l’an 845, apud Teudonis villam, art. 4.