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De l’esprit des Lois,

héritiere[1], soit qu’elle fût mariée, soit qu’elle ne le fût pas.

L’épitome de Tite-Live, où il est parlé de cette loi, n’en dit[2] pas davantage. Il paroît par Cicéron[3] & par S. Augustin[4], que la fille, & même la fille unique, étoient comprises dans la prohibition.

Caton l’ancien[5] contribua de tout son pouvoir à faire recevoir cette loi. Aulugelle cite un fragment[6] de la harangue qu’il fit dans cette occasion. En empêchant les femmes de succéder, il voulut prévenir les causes de luxe ; comme, en prenant la défense de la loi Oppienne, il voulut arrêter le luxe même.

Dans les institutes de Justinien[7] & de Téophile[8], on parle d’un chapitre de la loi Voconienne, qui restreignoit la faculté de léguer. En lisant ces auteurs, il n’y a personne qui ne pense que ce

  1. Sanxit… ne quis hæredem virginem neve me lierem faceret. Cicéron, seconde harangue contre Verrès.
  2. Legem tuliy, ne quis hæredem mulierem institue ret, liv. XLI.
  3. Seconde harangue contre Verrès.
  4. Livre III de la cité de Dieu.
  5. Epitome de Tite-Live, liv. XLI.
  6. Livre XVII. chap. vi.
  7. Instit. liv. II. tit. 22.
  8. Livre II. tit. 22.