avantages de la société, se seroient multipliés sans nombre, & les laboureurs auroient été accablés.
Les politiques Grecs s’attacherent donc particuliérement à régler le nombre des citoyens. Platon[1] le fixe à cinq mille quarante ; & il veut que l’on arrête ou que l’on encourage la propagation, selon le besoin, par les honneurs, par la honte & par les avertissemens des vieillards ; il veut même[2] que l’on regle le nombre des mariages, de maniere que le peuple se répare sans que la république soit surchargée.
Si la loi du pays, dit Aristote[3], défend d’exposer les enfans, il faudra borner le nombre de ceux que chacun doit engendrer. Si l’on a des enfans au-delà du nombre défini par la loi, il conseille de faire avorter[4] la femme avant que le fœtus ait vie.
Le moyen infame qu’employoient les Crétois pour prévenir le trop grand nombre d’enfans, est rapporté par Aristote ; & j’ai senti la pudeur effrayée, quand j’ai voulu le rapporter.