Les fleuves courent se mêler dans la mer ; les monarchies vont se perdre dans le despotisme.
Que la monarchie d’Espagne étoit dans un cas particulier.
Qu’on ne cite point l’exemple de l’Espagne ; elle prouve plutôt ce que je dis. Pour garder l’Amérique, elle fit ce que le despotisme même ne fait pas, elle en détruisit les habitans ; il fallut, pour conserver sa colonie, qu’elle la tînt dans la dépendance de sa subsistance même.
Elle essaya le despotisme dans les Pays-Bas ; & sitôt qu’elle l’eut abandonné, ses embarras augmenterent. D’un côté, les Wallons ne vouloient pas être gouvernés par les Espagnols ; & de l’autre, les soldats Espagnols ne vouloient pas obéir aux officiers Wallons[1].
Elle ne se maintint dans l’Italie, qu’à force de l’enrichir & de se ruiner : car ceux qui auroient voulu se défaire du
- ↑ Voyez l’histoire des Provinces-Unies, par M. de Clerc.