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De l’esprit des Lois,

république, & n’étoit point nécessaire dans la monarchie[1].

Il paroît, par les divers codes des lois des barbares, que les femmes chez les premiers Germains étoient aussi dans une perpétuelle tutelle[2]. Cet usage passa dans les monarchies qu’ils fonderent ; mais il ne subsista pas.




CHAPITRE XIII.

Des peines établies par les Empereurs contre les débauches des femmes.


La loi Julie établit une peine contre l’adultere. Mais bien loin que cette loi, & celle que l’on fit depuis là-dessus, fussent une marque de la bonté des mœurs, elles furent au contraire une marque de leur dépravation.

Tout le systême politique à l’égard des femmes changea dans la monarchie. Il ne fut plus question d’établir chez elles la pureté des mœurs, mais de punir leurs crimes. On ne faisoit de nouvelles

  1. La loi Papienne ordonna, sous Auguste, que les femmes qui auroient eu trois enfans, seroient hors de cette tutelle.
  2. Cette tutelle s’appeloit chez les Germains, Mundeburdium.