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OUBLIÉS ET DEDAIGNÉS.

ridicule, voici l’épigramme à deux tranchants qui fut composée à cette occasion :

Monsieur le maréchal, pourquoi cette réserve,
Lorsque Linguet hausse le ton ?
N’avez-vous pas votre bâton ?
Au moins qu’une fois il vous serve.

Bien que les feuilles de Linguet se publiassent par des presses étrangères, une dénonciation solennelle n’en fut pas moins faite par M. d’Éprémesnil, en parlement, toutes les chambres assemblées, les mardi 11, vendredi 14 et mardi 18 juillet 1780. Dans cette dénonciation, qui ne fut imprimée qu’un an après, Linguet est convaincu d’avoir :

« Érigé la force en véritable droit ;

« Fondé toutes les couronnes sur du sang ;

« Soutenu qu’entre les rois et les sujets, le ciel s’explique par des victoires ;

« Traité la magistrature française de corps séditieux, et ses remontrances de déclamations monotones, pédantesques et incendiaires ;

« Insulté tous les tribunaux français par des accusations continuelles d’inconséquence, d’oppression, de meurtre ;

« Fait de la banqueroute publique un droit de la couronne, un devoir de chaque nouveau roi ;

« Outragé le barreau ;

    marquables. Du reste, ce Linguet est toujours de mauvaise humeur et mécontent de tout : on ne sait guère ce qu’il veut.

    « Cela ne se lit plus, et il fut un temps où les écrits de cet homme faisaient fureur, comme aujourd’hui ceux de l’abbé de Pradt, de M. de Montlosier, etc. »

    À leur tour, où sont les écrits de M. de Montlosier et de l’abbé de Pradt, ces oubliés de la Restauration ?