D’après le titre, le sujet se devine. Il s’agit d’un villageois qu’un vieux savant emmène avec lui en ballon. Au milieu de la nuit, le savant s’endort et tombe dans la ruelle. Nicodème arrive seul, par la galiote du firmament, au pays des lunatiques, qu’il trouve en pleine révolution, coïncidence qui l’étonne. De là ses récits de ce qui se passe d’analogue en France, ses conseils, ses avertissements : « Jusqu’à cette heure, Dieu merci ! il n’y a encore personne de blessé ! » dit-il. C’est cette phrase que le Cousin Jacques a placée en épigraphe — j’allais dire en épigramme — sur sa pièce imprimée[1].
Une fois le type de Nicodème décidé et parfaitement adopté par le public, il crut qu’il n’y avait plus qu’à l’exploiter, comme avait fait Dorvigny pour Janot, Pompigny pour Barogo, Beaunoir pour Pointu. Il donna les Deux Nicodèmes au théâtre de Monsieur (théâtre de la rue Feydeau) où venait de passer Juliet. Par malheur, cette pièce, quoique conçue dans le sens de son aînée, suscita de violents orages ; elle ne put aller au delà de la septième représentation, et l’officier municipal fut obligé de paraître dix ou douze fois sur la scène pour remettre l’ordre[2].
Parmi les couplets retenus, on citait celui-ci :
Gnia pourtant d’bonn’ lois en France……