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CUBIÈRES.

cinquante volumes et brochures. Ses manuscrits, que, par testament, il avait légués à la Bibliothèque royale, ont été refusés. Peut-être renfermaient-ils de curieux Mémoires.

Au commencement de l’Empire, il obtint un emploi dans les postes, grâce au crédit de madame de Beauharnais, qui était devenue la belle-tante de Napoléon. Depuis lors, le nom de Cubières tomba peu à peu dans l’oubli, malgré ses efforts pour entretenir l’attention, et malgré ses publications non interrompues. Son dernier ouvrage, daté de 1816, est intitulé : Chamousset, ou le Fondateur de la petite poste, poëme en quatre chants.

Jusqu’à son dernier jour, le chevalier de Cubières conserva une humeur gaie, turbulente même. Il ne détestait pas un bon festin, et, sous ses cheveux blancs, il gardait les goûts d’un dameret. Plusieurs personnes lui en ayant fait le reproche, il se crut obligé d’écrire son panégyrique en forme de dialogue, au commencement d’un de ses volumes. Voici cet original document :

un épicurien.

« Il est permis d’aimer les jolies femmes, la bonne chère et le bon vin ; moi, par exemple, je les aime modérément, car jamais je ne me grise ; mais Cubières se grise quelquefois, et alors il adresse aux dames des madrigaux, des sonnets, des triolets, des chansons bachiques ; il se met à leurs genoux devant tout le monde pour leur baiser la main, ce qui est vraiment scandaleux.