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ET BIBLIOGRAPHIQUES

marche libre et dégagée, une toilette toujours soignée, mais sans affectation, un visage ouvert, un œil tranquille, beaucoup d’éloquence et d’érudition, un appétit insatiable, un dévouement sans bornes, tel est, tel doit être le véritable second, le véritable témoin…

Ses devoirs sont plaisamment définis :

Entend-il parler d’une dispute, avant qu’on ait paru sur le terrain il mettra tout en œuvre pour l’apaiser. Malgré ses efforts est-on arrivé au bois de Boulogne, il ne faut pas qu’il désespère encore.

« Comment, doit-il s’écrier avec chaleur, deux Français, deux compatriotes, deux frères, se baigneraient dans le sang l’un de l’autre ! »

Ou bien :

« Des hommes appartenant à des nations amies, qui ne devraient être rivales que de gloire, se baigneraient, etc., etc. »

On se baigne toujours dans ce petit livre.

Le chapitre des armes n’est pas plus sérieusement écrit. La mystification montre le bout de l’oreille dans le paragraphe « des balles » :

On s’imagine que le temps des balles enchantées est passé sans retour, et l’on se trompe. Tout habile second doit savoir les confectionner, de manière qu’elles imitent à s’y tromper les balles véritables.