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ET BIBLIOGRAPHIQUES

À TRAVERS LES LIVRES

Si je ne furetais pas à travers les livres, je ne pourrais pas vous parler d’un fragment bien inconnu de Victor Hugo, intitulé : le Vieillard du Galèse.

Le Vieillard du Galèse fait partie d’une traduction des Géorgiques commencée par Victor Hugo dans son extrême jeunesse. La France littéraire en publia quelques extraits en 1832, après avoir pris le soin d’annoncer qu’ils avaient été écrits à l’âge de quinze ans. En voici le début :

Si mon vaisseau déjà, prêt à toucher les bords,
Vers le but désiré ne tournait sans efforts,
Poète des jardins, je chanterais peut-être
La culture des fleurs et la rose champêtre.
Je décrirais l’acanthe arrondie en berceaux,
L’endive se gonflant du suc des clairs ruisseaux,
Le myrte, amant des eaux qu’il couvre de son ombre,
Les contours tortueux de l’énorme concombre,
Le narcisse tardif, le persil frais et vert,
Et le lierre rampant dont le chêne est couvert.

Aux plaines du Galèse, où, noire et sablonneuse,