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CHARLES MONSELET

d’avril 1854, il reprenait joyeusement le chemin du retour, emportant dans ses poches quelques exemplaires d’un nouveau petit volume, les Aveux d’un Pamphlétaire, que le libraire Victor Lee. m venait de faire paraître.

C’est à l’estaminet de Paris, dans la société du baron Taylor, de Barbara, de Wallon, que Monselet avait couuu le libraire Lecou. Les Aveux d’un Pamphlétaire avaient paru d’abord sous le titre de : le Chevalier de La Morlière, dont ils sont l’histoire, dans le feuilleton du journal Paris (octobre 1853). La composition du journal servit môme à faire ce livre, qui fut publié à un très petit nombre d’exemplaires.

Les Aveux d’un Pamphlétaire sont précédés d’une lettre du tombeau adressée à l’auteur du volume intitulé : Oubliés et Dédaignés. Cette lettre débute ainsi :


Puisque vous voulez bien quelquefois, monsieur, vous occuper de ceux donl personne ne s’occupe plus, par exemple de certains auteurs du dernier siècle qui ont eu le sort des vieilles lunes, — qui ont brillé, qui se sont éteints et qui ont été oubliés comme les vieilles lunes ; — puisque, de temps à autre, votre caprice est de faire revivre, pour une heure, les enfants prodigues et perdus de la littérature, mais pour qui la postérité n’a point tué de veau gras ; pourquoi ne parleriez-vous pas un peu de moi, qui ai été un des plus originaux et des plus amusants, de moi, chevalier de La Morlière, mousquetaire de Sa Majesté et auteur d’Angola ?

Je n’ai pas été célèbre, si vous voulez, mais j’ai été fameux autant que qui que ce soit à Paris, autant que Metra le nouvelliste, ou Volange le bouffon…


En réponse à cette lettre, Monselet crut devoir mieux faire : il ressuscita non seulement le Chevalier de La Morlière, mais encore son intime ami, le Chevalier de Mouhy, l’auteur de la Mouche.


Durant son séjour à Bordeaux, Monselet, qui pouvait avoir acquis quelque réputation, mais n’avait pas encore rencontré dame Fortune, continua à travailler sans relâche, adressant des