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CHARLES MONSELET

« Le gouvernement, ne voulant pas avoir l’air de frapper uniquement sur les journalistes légitimistes, mit la maiu sur M. Chatard et Charreau père, de l’Estafette ; Théodore Pelloquet, du National ; Venet, Monselet, Vergniaud, Étienne Gérard, appartenant à divers journaux. Un Polonais, M. Tanski, ancien rédacteur du Journal des Débats, fut également incarcéré. M. Walewski et M. de Rothschild le réclamèrent vainement ; — il resta plusieurs jours en prison ainsi que M. Mouselet… »

De son côté, Monselet, au lendemain de sa mise en liberté, adressa la lettre suivante au rédacteur en chef de l’Assemblée Nationale :


Monsieur,

Les motifs de mon arrestation ayant été diversement interprétés, — je tiens à rétablir les faits.

Je dînais tranquillement dimanche dernier, et pour la seconde fois depuis un an, chez un de mes amis, en compagnie de plusieurs personnes estimables, lorsque, vers le milieu du dessert, un commissaire de police se présenta, escorté de ses agents.

Le commissaire de police procéda, séance tenante, à une perquisition minutieuse.

Il trouva chez notre ami deux pistolets en mauvais état, un fusil sans batterie, des brochures politiques, — achetées au temps où il y avait des brochures politiques, — et une statuette de la Liberté, petit module. D’ailleurs, pas autre chose.

Lorsque des personnes, que je connais pour être parfaitement honorables, m’invitent à dîner, je n’ai pas L’habitude de m’enquérir de leurs opinions, si elles sont un ne sont pas bonapartistes. On m’a prouvé que c’était un tort.

En dépit du mince résultai de la saisie, nous fûmes conduits à la préfecture de police ; nous y passâmes la nuit dans un parloir dallé.

Le lendemain matin, M. Baudrot, commissaire des délégations, me conduisil en voiture à mon domicile, afin que j’y fusse témoin des recherches qu’on voulait y faire.

Les premiers objets qui frappèrent la vue du commissaire furent