tout joyeux en disant qu’il avait trouvé la fortune de ses trois enfants. Le lendemain, comme il allait dans la campagne pour chercher de la verdure ; il n’en trouva point ; il ne trouva qu’un chou et se mit à le couper, mais il n’en put venir à bout ; le tronc jetant fort, et puis la pluie l’assassinait. Il rentra donc chez lui et ses filles lui dirent :
— Père qu’avez vous fait ? Vous n’avez pas apporté de légumes.
Le père raconta sa malechance, et les sœurs aînées s’en prirent à la plus petite parce qu’elle n’avait pas de bonheur et que leur père avait pensé se noyer à cause d’elle ; mais le père leur dit :
— Je ne veux pas qu’on touche à ma fille, vous n’avez pas de bastonnade à lui donner. Quand la pluie aura cessé, j’irai cueillir de la verdure, et je la porterai à cette dame qui l’attend.
Baste ! la pluie cessa ; le père retourna vite à son chou et se remit à le couper. Vint à passer un chevalier qui lui dit :
— Que fais-tu là ?
— Qu’ai-je à faire ? répondit le pauvre homme, j’ai mes filles à jeun et je coupe ce chou parce que je n’ai trouvé que cela.
— Combien en as-tu de filles ?
— J’en ai trois, mais elles ne peuvent se voir, les aînées font de grands mépris à la plus petite, et elles l’ont battue hier au soir parce que je m’étais mouillé pour elle.
— Cette plus petite qu’elles ne peuvent voir, je la prendrai avec moi, dit le chevalier, et en attendant voici un peu d’argent : ce sont les arrhes que je te donne.
Le père s’en revint et fut assailli par une nouvelle averse ; il rentra tout trempé avec le chou et l’ar-