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VIII
LE CONTE DE PERSILLETTE



Il y avait une fois une petite paysanne ayant un peu de terre, et à grand’peine elle y trouvait sa subsistance. Elle avait un garçon qui faisait ses affaires. On le sait, les femmes, quand elles sont seules à côté d’un homme finissent toutes de la même façon. Cette paysanne plut au garçon et lui à elle, si bien qu’ils ne purent demeurer longtemps à pâtir : conclusion, les noces. Et aussitôt la femme devint grosse. Mais elle ne se sentait jamais bien parce qu’elle ne trouvait rien de bon à manger, et il n’y avait pas moyen de lui faire entrer dans la bouche autre chose que du persil. Passe encore s’il y avait toujours eu du persil dans le jardin, mais il n’y en avait plus depuis bien du temps. Aussi la femme demeura sans rien mettre dans sa bouche pendant trois longs jours. C’était un désespoir dans la maison. Voilà qu’arrive un colporteur, de ceux qui vont çà et là par la campagne, un peu au hasard, pour vendre des bagatelles, des épingles, du coton aux fermières. En voyant ces deux êtres à demi hébétés :