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CHUTE_DE L’OLlGARCHIE 253 choix, c'est qu’il n’y avait pas de choix à fairel En face tlecette multitude ameutée, à qui donc le Sénat pouvait-il conférer le commandement des mers et descotes mari- ` times, sinon à Pompée? Dans cette seule nomination, il y avait en principe, lanégation du gouvernement sénatorial : ce pouvoir s’évanouissait vraiment de,vant la création , d'une magistrature ayant dans les finances et dans la guerre une compétence sans limites. Jadis lïmperium prenait ün avec l’année de charge; il était circonscrit dans . sa province; les moyens militaires et financiers lui étaient exactement mesures: aujourd’hui la mission nouvelle et extraordinaire conférée a Pompée lui_ demeure assurée pour trois ans, Sans exclure une plus longue prorogation, comme bien on pense : Pompée aura sous ses ordres presque toutes les provinces, et même l’Italie, toujours V en dehors, auparavant, du proconsulat militaire : il pren- g dra arbitrairement et sans compter soldats, vaisseaux et argent du trésor! Nous rappelions plus haut I’antique et fondamentale règle du droit public de la République · ` ' romaine, laquelle prohibait la collation de lafonction supreme militaire et civile sans le vote préalable du peuple : cette règle on va la violer en faveur du général en chef; et la loinouvelle, en donnant "les attributions et le rang des préteurs aux vingt—cinq lieutenants qu’il sera libre dc se choisir 1, subordonne du méme coup la .

  • Aux termes du droit public de Rome, Pimperium extraordinaire

(pro consule, pro prœtore) se conférait de trois manières. —— 1° Ou- bien il avait pour point de départ la règle appliquée à l’oftîce de magistrature extra-urbaine, règle selon laquelle la charge prenant fin à son échéance légale, l'impe1·ium se prorogeait1usqu’à l’arrivée du successeur: c’est là` le cas le plus ancien, le p us simple et le plus fréquent. — 2° Ou encore ·l'imperium sortait d’un vote des organes constituants, des comices notamment, et du Sénat plus tard, I qui nommaient tel haut magistrat en dehors des prévisions constitu- tionnelles; celui—ci ayant les mêmes pouvoirs que le magistrat ordi- naire, mais portant dans son titre même le signe distinctif de sa mission extraordinaire: u pro-prêteur, p1·0·c0nsul. » A la même classe appartiennent aussi les questeurs nommés en la forme accoutumée, mais en outre pourvus d’attributions prétoriennes ou même cousu- laires (quœstores pro prœtore ou pro consulcs Becker-Marquardt. 3,