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LA RESTAURATION 87 A 'celle-ci,‘restaurée, le chàtiait avec des scorpions ‘. Elle ' revint, n’étant au retour ni meilleure ni plus sage. La période qui va de la révolution des Gracques à la révolu- ` tion de Cinna marque, sans contredit, pour l’aristocratie romaine, l’ère de la plus grande disette en hommes d’État . et en figures militaires. Voyez Marcus Emilius Scaurus, ivrmuszamuius le coryphée du parti sénatorial d’alors. Il était né de pere S°"““"‘ · et mère d’une haute lignée, mais pauvres. Il lui fallut, · pour percer, faire usage de ses talents peu communs :_il . se poussa au consulat (639), à la censure (645). Prince ]l5.l09av.J.-C. du Sénat durant de longues années, il fut aussi l’oracle — politique du parti;—orateur et écrivain fameux, il illustra· de plus son nom par la construction de quelques-uns des _ grands édifices publics appartenant à son siècle. Mais ài ` étudier de pres sa vie, on constate aussitot à quoi se réduisent_ses grandes_ actions. Comme général, il rem- porta le triomphe sur quelques villages alpestres, exploits qui lui coûtèrent peu : comme politique, avec ses lois . _électorales et somptuaires, il remporta quelques victoires non moins minces sur l’esprit révolutionnaire des temps. Son mérite, à vrai dire, consistait ài se montrer accueillant et corru ptible, en bon sénateur qu’il était : seulement, fin et ' habile entre tous, il flairait l'heure où lacorruption com-' mençait à avoir ses périls, où il convenait de s’affubler _ d’austérité et de parader en public en costume de Fabricius. Aux armées, se rencontrent quelques honorables exceptions. ` Il est dc bons ofticiers, sortis même des rangs__de la haute I · société : ·mais d'ordinaire les nobles, arrivant à la tete des . légions, se contentaient de feuilleter bien vite les manuels stratégiques des Grecs et les annales de Home, pour y cher- cher les matériaux d’une belle harangue aux troupes; puis, une fois en campagne, à tout le mieux, ils abandonnaient · le commandement à quelque capitaine d’obscure extraction ' [Expression proverbiale empruntée à la Bible. — Rois, Ill, X11, 1I, 15.- Paralipomènes, II, X, 11, 14.]