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GAIUS GBACCHUS 6l systeme des cotes fixes par villes (IV, p. 358). Gaius chan- gea··tout cela, en=vertu d’un·plébiscite ‘,"et chargea de taxes directes et indirectes fort' lourdes la nouvelle province, . j usque·lE1 exempte: illui imposa notamment la dime fon- _ cière, et décida que la recette de toute la province serait donnée E1 bail aux entrepreneurs de Rome, fermant du même coup la porte aux capitalistes locaux, et suscitant g ` aussitot laformation d’une société colossale pour la prise E1 ferme des dîmes, des redevances de· pâture [pqscua, scripturœ] et des douanes [partum:] d’Asie ’. Et chose qui attesterait davantage, s’il en était besoin, son ferme - projet d’émancipation completede 1’aristocratie d’argent au regard du Sénat, il fit décider qu’E1l’avenir le taux du fermage total ou partiel, ne serait plus, comme par le passé, arbitré par celui-ci, mais`qu’il serait au contraire réglé suivant certaines dispositions légales.4C’était ouvrir une mine d’or aux trafiquants : au sein de la nouvelle société de haute finance [corpus], il se forma un groupe puissant, une sorte de « sénat commercial » qui pesa bientot sur le vrai Sénat dans Rome. . · Au même moment, d’autres mesures conféraient aux ç Les I financiers une influence publique et active sur l’admi· JugeS`JuœS' nistration de lajustice. Nous avons dit plus haut (p. 56), ` que la compétence du `peuple en matiere criminelle, déja limitée E1 des cas peu nombreux, avait encore été réduite · · par Gaius. Presque tous les procès, civils ou pour crimes, ' , ' se vidaient par devant un J uré spécial*‘ ou par devant des · _ . ‘ C’est bien lui, et non Tiberius, qui futl’auteur de la loi en ques- tion : on le sait. aujourdhui, de source certaine, par un passage de s Fronton dans ses Lettres ri Verus [sur la lI· Verrine, ch. iv] : — cf. Gracch. dans Aulu-Gell., 11, 10. - Cicer., de rep., 3, 21; et in Verr., 3, 6, 12. — Velleius Pat., 2, 6. [Sur ce point, M. Mommsen. · se trouve en dissentiment avec les historiens antérieurs (V. par ex. · Duruy, Hist. des Romains, t. ll, p. 134), qui soutiennent que Gaius ' vint en aide à la province d'Asie, et qu’au lieu de la livrer aux publicains de Rome, il luipermitdo prendreà ferme son propreimpôt. _ ’ [V. à ce propos, Dict. de Smith, Vî¤ Vectigalta,publi1:arii, etc.i · ‘ [Le judex 0u_rec·uperat0r donné aux parties par le magistrat ' saisi de la cause.] `