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i 50 LIVRE IV, CHAPITRE III · alliés. Les procès de haute trahison se suiventet contre les_ I Frégellans sur place, et à Rome contre: les chefs du parti populaire: la faction aristocratique s’était empressée de traiter ceux—ci en complices des révoltés. _ Sur ces entrefaites, Gaius Gracchus reparut dans la capi- ` tale. Ses ennemis le redoutant, avaient tenté de le retenir en Sardaigne: ils avaient à dessein omis de lui expédier les congés usuels. Mais_ lui, sans hésiter, était revenu. A son tour, ils le traduisent en justice, et l’accusent d’avoir 125-124av.J.-C. trempé dans l’affaire de Frégelles (629-630). Acquitté par · . le peuple, il relève le gant, se porte candidat au tribunat, ma. · et est élu, pour l’an 631, dans des comices que signale` l’afiluence. extraordinaire des votants. La guerre était dénoncée. Le parti démocratique, toujours pauvre en capacités et en chefs, avait pour ainsi dire chômé pendant neuf ans : mais aujourd’hui la trève a pris fin: un homme s'est mis à la tete des réformistes, plus loyal que Carbon, · plus habile que Flaccus, ayant enfin tout ce qu’il faut pour entraîner et pour commander! 1;,3-m_ Gaius Gracchus (601-633), plus jeune de neuf ans que` <;mSG,m,,,,_ son frère, n’avait avec lui que bien peu de ressemblance. Comme Tiberius, il fuyait lesjoies et les habitudes gros- ` sières :-comme lui, d’ailleurs, cultivé d’esprit et brave soldat. Il s’é_tait distingué devant Numance, sous les ordres de son beau-frère, et _plus tard en Sardaigne. Mais par le talent, le caractère et surtout l’ardeur, il dépassait de beaucoup la taille du premier des Gracques., A la sûreté de sa marche,`à la netteté de ses vues, au milieu même ` , des embarras les.plus divers et parmi tant d’efforts dé- ployés pour assurer le vote et l’exécution des lois nom- - breuses dont il se Ht plus tard le promoteur, on ne peut- , J méconnaître dans le jeune tribun l’homme d’État de premier ordre; De méme, au dévouement entier et fidèle jusqu’à la mort de ses plus proches amis, on jugera quelles facultés aimantes enrichissaient cette uoblenature. Durant ' V I neuf ans, il avait puisé à l’école de la douleur et des