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38 LIVRE-IV, CHAMTHE'11 du temps des .Gracques, envoyantses gouverneurs dans ses provinces d’Asie et d’Afrique. L'une·était une simple ville, rassemblant à volonté.et sonpeuple et songouver- nement: l’autre est devenue un grand État: elle ne sait plus réunir tous les citoyens dans une seule et même assem- blée primaire : qu’elle tente de le faire, qu’elle demande un vote, une décision à toutson îpeuple au loin convoqué,. le vote,'la décision seront déplorables ou ridicules (IV, p‘.·82). · Rome payaità son tour la faute des institutions politiques de l’antiquité,· laquelle n’a jamaissu passer de la cité à l’État véritable, ou, pour le dire plus clairement, de l’or— ganisation primaire ausystème parlementaire.` A Rome, l’assemblée souveraine était ce qu’elle serait en Angle- terre, si, au lieu de leurs députés, les électeurs 'avaient 'tous entrée dans la chambre; rude et aveugle multitude, _emportée au souffle de tous les intérêts et de toutes les · passions, chez qui s’évanouissaient l’intelligence et la vue claire des choses, incapable de saisir les rapports divers ou de prendre une décision qui lui fut propre : cohue sans nom, enfin, quoique s'appelant le peuple (sauf en de rares exceptions), où s’agitaient et votaient quelques centaines, .quelques 'milliers d’hommes, ramassés dans la rue! Dans les tribus, dans les centuries, le peuple' ne comptait d’ordinaire ses représentants qu’en nombre à peine sulli— sant et tout à fait illusoire, absolument comme dans les A curies, ou les trente licteurs le représentaient légalement (II, p. 343); et de meme encore que la loi Curiate n’était ` guère autre chose que la décision dictée par le magistrat qui avait convoqué ces trente licteurs, de méme, âl’ép0que où nous sommes, la décision sortie des tribus ou des cen- turies n’était rien deplus que la motion du magistrat, au- teur de la rogation : il avait sulïi, pour lui donner force légale, d’un petit nombre de votants avec leur oui obligé. Du moins, dans ces assemblées votantes, dans ces comices, à.si peu près qu’on y regardàt pour leur laisser ce nom, les votants étaient des citoyens; mais dans les réunions _ A