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TIBEHIUS GBACCHUS 37 · Emilien, tout les premiers approuvant ou souhaitantles partages fonciers. l ' _ Malheureusement, si dansson principe et son but, Pen- _La question treprise de Tiberius Gracchus avait paru bonne et salu- ,,,,,,,,,Ã`§îQ`;,î,,,,1,_ taire au plus grand nombre des sages amis de la Bépu- blique, il en fut_ autrement de la voie dans laquelleil _ etait entré. Nul patriote, nul homme de marque ne l’ap- prouva et ne put l’approuv_er. Home alors obéissait au · u ` gouvernement sénatorial. A faire passer une mesure de gouvernement à l’encontre de la majorité des votants . dans le Sénat,_on ouvrait la porte à la révolution. Grac- chus était un révolutionnaire, selon l’esprit de la loî_con- stitutionnelle, quand il apportait sa motion agraire au peuple : il était un révolutionnaire, selon lfesprit de la , loi, quand, détruisant l’un des rouages de la machine de . l’État, l’infaillible correctif des empiétements du tribunat _ sur les attributions du Sénat dirigeant, il mettait la main, non pour une fois mais à tout jamais, sur le droit d’·inter- cession de ses collègues, en p_r0voquant la destitution de l’un d’eux. Il n’était point de sophisme qui pût justifier cet acte illégal au premier chef. Et pourtant je place ail- leurs l’immoralité et l’impolitique de sa conduite. Le code - de la haute trahison n’a point d’articles définis pour l’his- toire : certes, c’est faire la révolutionlque d'évoquer dans la cité la lutte d'une force vive contre îles autres forces; mais le révolutionnaire, à ce compte ," est peut—etre aussi l’homme d’État qui voit le mieux et qui mérite la louange. L’erreur capitale de la révolution des Grecques a porté sur un élément de fait souvent négligé, sur la constitution même de l’assemblée du peuple. La loi agraire de Spurius Cassius (II, p. 48) et celle de Tiberius Gracchus étaient au fond semblables, et par leurs dispositions et par leur but : mais Spurius et Tiberius débutèrent tout différem- ment. G’est que rien ne se ressemblait moins que la cite de Rome, alors qu’elle partageait le butin fait sur les Volsques avec les Latins et les Herniques, et que la Rome I .