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384 LIVRE IV, CHAPITRE X remarquables et les plus fécondes— de l’ère syllanienne, _ ainsi que de la·vie sociale et politique de Rome. Associer, marier les villes particulières a la République, c’est ce que l¥antiquitén’a jamais su faire, pas plus qu’elle n’a su faire A naitre et développer à l'intérieur le régime représentatif et ' les autres grands dogmes de notre vie publique actuelle. ‘ Du moins, dans la politique constitutionnelle, elle asu arriver jusqu’â1 ces frontières ou le progrès acquis déborde V déjà et s’élance au delà de la forme donnée. Rome sur- » tout s’e'st en ceci placée sur la limite qui sépare et unit _ l’ancien et le nouveau monde civilisés. Dans la constitu- ‘ vtion de Sylla on voit, d’une part, fondues ensemble et ré- duites à des formes distinctives purement insignifiantes I’assemblée_primaire du peuple et les institutions caracté- ristiques de Rome, en tant que cité : on' y voit, d'autre part, largement établie au sein de l’État la grande société · politique italienne. En organisant une sorte de système représentatif ai sa manière, la constitution nouvelle et der- . nière de la‘ libre République romaine lui a mème créé un nom : or, le nom est pour moitié dans ces choses! Elle · a assis enfin l’État sur la base multiple des communes l0ca`les. ' ' . A Dans les provinces, au contraire, rien n’èst changé : les magistrats des villes non libres, sauf les exceptions parti- · culières, n’ont qu’une compétence administrative et de · police, à laquelle s’ajoute une juridiction accessoire, par ` exemple,'en matière de crimes commis par les esclaves. V mm de · Ainsi se gérait la constitution donnée à la cité romaine ' ]“ par'Lucius Cornelius Sylla. Sénat et chevalerie, citoyens et prolétaires, Italiens et provinciaux, tous la reçurent telle , que_ lerégent l'avait` dictée, sinon sans murmure, du moins oppassmm sans résistance. Il en fut autrement parmi ses oiïiciers. des °m°i"S' L’armée romaine avait subi une révolution complète, on ' l’a vu. Redevenue, par la réforme de Marius (p. 162), plus militaire et plus maniable qu’à l’époque où, devant Nus · mance,Yelle refusait de se battre, elle s'était`cependant