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368 LIVRE 1V, CHAPITRE X . _ · pédient, soit du cumul des fonctions non militaires, soit de la prorogation du généralat au-delà dejson échéance finale (prorogare). Ge n’était point chose inusitée que de confier pour un temps les deux juridictions à un seul pré- teur, que de confier au préteur urbain l’administration de la capitale, appartenant d’ordinaire aux deux consuls : on évitait soigneusement au contraire de réunir deux com- ~ mandements 'dans·la meme main. On tenait à règle de ne point laisser place pour un mterrègne entre Pimperium achevé et Pimperium futur : quoique arrivé à son terme légal, le_général continuait de droit sa fonction jusqu’à ce que son successeurvint lerelever dans le commandement : ' ou, ce qui revient au meme, le consul ou le préteur, meme ' après l’échéance de sa charge, pouvait et devait agir à la place du consul ou du préteur qui ne se montrait pas en- core [pr0—c0nsule .· pr0·,m·œt0re]. Quant au Sénat, il avait aussi son influence sur la division des attributions entre magistrats, en ce sens qu’il pouvait ou tenir la main à Ia" stricte observance de la regle, faire tirer au sort les six provinces entre les six prêteurs et cantonner les consuls dans leurs attributions extra-judiciaires de terme ferme; ou,'au contraire et par dérogation à la règle, attribuer ài l’un des consuls un commandement d’une importance momentanée plus grande hors de l’Italie; ou enfin, parmi les compétencesen partage, choisir, pour la lui confier, telle ou telle mission militaire ou judiciaire, le comman- dement de .la flotte, une instruction criminelle spéciale, par exemple, ordonner par suite les cumuls de pouvoirs et les prorogations nécessaires. Notons toutefois que, dans cette délimitation annuelle du ressort des consuls et des préteurs, les uns par rapport aux autres, il était fait tou- jours abstraction des personnes : le Sénat-n’avait point à ' les désigner. Aux magistrats il appartenait de faire entre euxjla répartition des provinces, soit par la voie amiable, _ soit par le sort. Le peuple, en tout ceci, n’avait rien à voir, si ce n’est pourtant que, dans les temps plus anciens, on