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En confiant la mission du jury aux censitaires équestres, Gaius Gracchus avait donné à l’ordre capitaliste une part grande dans le gouvernement et l’administration, tellement que son influence fut souvent plus forte que celle des pouvoirs réguliers : Sylla supprime les tribunaux équestres, et rend la justice aux sénateurs. Gaius Gracchus ou les hommes du siècle des Gracques avaient toléré l’usurpation par les chevaliers d’une place distincte dans les fêtes publiques, honneur jadis exclusivement réservé aux sénateurs (IV, p. 52) : Sylla la leur retire, et les renvoie s’asseoir sur les bancs communs des plébéiens 1. L’ordre des chevaliers, tel que Gracchus l’avait fait, n’a plus, à dater de Sylla , d’existence politique. Au Sénat allait appartenir la puissance absolue, indivise et perpétuelle, en matière de législation, d’administration et de justice; et de même dans tous ses insignes extérieurs il allait désormais apparaître, non pas seulement comme un ordre privilégié, mais comme l’ordre unique nanti de privilèges !

Réorganisation du Sénat.

Pour qu’il en fut ainsi, la nécessité voulait un gouvernement complètement constitué et absolument indépendant. Les catastrophes dernières avaient effroyablement amoindri le nombre des sénateurs. Sylla avait bien rouvert les portes de Rome à ceux que les chevaliers avaient exilés, par exemple, au consulaire Publius Rufus (p. 487) qui ne voulut pas faire usage de la permission donnée ; à Gaius


circonscriptions: c’est sur la répartition syllanienne que s'asseoient _ ` — les taxes plus tard frappées (Cic. pra Flacc. 14, 32): les sommes 82 W J__C_ dépensées pour la construction de la flotte, en 672, sont déduites de l’impôt ai payer (ex pecunia vectigalipapula Romana (Cic. Verr. ` l. 1, 35, 89). Enfin Cicéron (ad Quint. hair., l, 1, 11, 33) précise et dit que « les Grecs par eux—mêines étaient hors d’etat de payer - la redevance imposée par Sylla, sans fermiers intermédiaires. » ‘ (P. 60). — Nul auteur ifenseigne, a la vérité, de qui émanait la loi, qui rendit plus tard nécessaire la promulgation de la lex Roscia thearralls, laquelle à son tour restitua les chevaliers dans leur privi- lége (Becker—Friedlaender, Handb. (Manuel) 4, 531) : mais tout tend a démontrer que c’est bien Sylla qui le leur avait enlevé. [V. Vel- leius,`ll, 32. — lls avaient les quatorze subsellia derrière Vorcheslra, qui appartenait aux sénateurs.] _ .