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cités, comme Florentia, Fœsulœ (Fiesole), Arretium, Volaterrae. Nous avons dit plus haut quel fut le sort du Samnium : ici, point de confiscations, mais la dévastation totale et à toujours : les villes jadis florissantes, même l’ancienne colonie latine d’/Esernia, sont changées en désert : il en advient de même du Bruttium et de la Lucanie.

En atteignant ainsi la propriété du sol italique, les décrets de Sylla mettaient à sa disposition toutes les terres du domaine public romain, jadis abandonnées en jouissance aux villes alliées, et les territoires confisqués sur les villes plus coupables : il en tira aussitot parti en y installant les soldats de l’armée victorieuse. Les concessionnaires nouveaux se` disséminerent pour la plupart en Étrurie, à Faesulae et à Arretium, par exemple: les autres s’établireut dans le Latium, dans la Campanie, où Praeneste et Pompéi, notamment, deviennent colonies syllaniennes. Quant au Samnium, nous avons dit déjà que le régent ne le voulait pas repeupler. Ces assignations, le plus souvent, se firent selon la méthode des Gracques, les bénéficiaires entrant purement et simplement dans une cité déjà existante. Elles se firent sur une immense échelle :`on n’évalue pas à moins de cent vingt mille les lots donnés aux assignataires : sans compter les autres établissements territoriaux concédés sous une autre forme, les domaines donnés, par exemple, au temple de Diane sur le mont Tifata. D’autres fois les domaines ne furent ni partagés ni distribués: c’est ce qui arriva pour le territoire de Volaterrae tout entier, et pour celui d’Arretium, en partie. Ailleurs encore, Sylla laissa ses favoris s’établir à leur guise et par droit d’occupation. C'était là ressusciter un vieil abus que les lois avaient condamné (pl 83). Sylla poursuivait un but multiple par ces colonisations de nouvelle espèce. D’abord il accomplissait la promesse faite à· ses soldats. Puis, il donnait satisfaction àune pensée politique, commune aux réformistes et aux conservateurs, et à laquelle il avait lui·mème rendu hommage, quand en 666 ss av, J.·c.