Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/355

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CONSTITUTION DE SYLLA 351 jours et continrent jnsqu’à quatre mille sept cents noms* : _ toutefois il faut convenir qu’elles mirent une limite au zèle _ meurtrier des séides du dictateur. Du moins n’éta1t-ce point chez Sylla les rancuues personnelles qui deman- daient le sang de tant de victimes : sa haine, et sa baine courroucée, n’en voulait qu’aux Marianiens, qu’aux hideux auteurs des massacres de 667 et 672. Par ses ordres, on 87-82 ==v·~l··C· ouvrit le tombeau du vainqueur d’Aquœ Seœtiœ, on jeta SGS cendres (MDS l'A!1i0 : on FGHVGPSH les m0I1I.1m6I1tS COU)- ‘ Tel est le chiffre fourni par Valère Maxime, 9, 2, 1. — Selon Appien (bell. civ., 1, 95). Sylla aurait proscrit environ quarante séna- ` teurs, auxquels d’autres furent ajoutés plus tard, et environ seize cents chevaliers: selon Florus (2, 9), suivi par saintAugustin (de civil. Dei, · · 3, 28), deux mille sénateurs et chevaliers. Plutarque (Sull., 31) dit quc dans les trois premiers jours cinq cent vingt noms furent portés sur les listes. A entendre Orose (5, 21), il y en'aurait eu cinq cent quatre—vingts dans les premiers jours. -· Toutes ces données ne sont pas essentiellement contradictoires entre elles : d’uue part, il n’y eut pas que des sénateurs et des chevaliers qui furent mis à mort; et · d’autre part les listes demeurèrent ouvertes pendant plusieurs mois. Ailleurs, Appien (1, 103) énumère, comme ayant été tués ou bannis par Sylla, quinze consulaires, quatre·vingt#dix sénateurs, deux mille _ six cents chevaliers: mais tout le passage fait voir qu’il y a ici con- _ fusion entre les victimes de la guerre civile et celles de Sylla per- _ sonnellement. Les quinze consulaires sont: Quintus Catulus (consul · en 652), Marcus Antonius (c. en 655), Publius Crassus (c. en 657), 102. 99. 97. Quintus Scœvola (c. 659), Lucius Domitius (c.-660), Lucius Cœsar 95. 94. tc. 664), Quinlus Rufus (c. 666;, Lucius Cinna (c. 667 à 670), Gmeus 90. 88. 87-84. Octavius (c. 667), Lucius Merula (c. 667), Lucius Flaccus (c. 668), 87. 86Ã' Gnœus Carbon (c. 669, 670, 672), Gaius Norbanus (c. 671), Lucius 86. 84.82. S3. Scipion (c. 671), Gaius Marius (c. 672): parmi eux, quatorze périrent; S3. 82. un, Lucius Scipion, fut banni. Que si au contraire, selon le récit de T. Live, adopté par Eutrope (5, 9) et par Orose (5, 22), on veut que la guerresociale et la guerre civile aient enlevé (consumpti) vingt-quatre consulaires, sept prétoriens, soixante anciens édiles et deux cents sé- nateurs, on fait ici entrer dans le compte et les personnages tombés sur les champs de bataille en Italie, comme les consulaires Aulus Albinus (c. 655), Titus Didius (c. 656), Publius Lupus (c. 664). Lucius 99· 98- 90- ' Caton (c, 665), et d’autres hommes comme Quintus ltletellus Numi- 89- dicus(p.184),Manius Aquillius, Gaius Marius le père, Gnœus Strabon, qu’on peut aussi ranger parmi les victimes, ou d’autres encore dont le sort est resté inconnu. Sur les quatorze consulaires tués, trois · périrent dans des émeutes militaires: mais huit syllaniens et cinq marianiens furent mis à mort par la faction contraire. En comparant I ` les chiffres plus haut donnés, on voit que Marius sacrifia cinquante sénateurs et mille chevaliers : que quaranle sénateurs et seize, cents chevaliers moururent par ordre de Sylla. Ces chiffres du moins per- mettent l’appréciation non absolument arbitraire des massacres à laisser à la charge de chaque parti.